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Le travail des enfants : Quelles politiques pour quels résultats ?

Le travail des enfants : Quelles politiques pour quels résultats ?

  • Christelle Dumas, Sylvie Lambert 
  • Broché: 75 pages
  • Editeur : Rue d'Ulm (5 mars 2008)
  • Collection : CEPREMAP

Extrait

Extrait de l'introduction :

je viens d'un tout petit pays
Du fin fond, fin fond de l'Asie
Sable fin, mer bleue de Chine
Où les enfants travaillent
Jour et nuit à l'usine.

«Made in Asia», Le Soldat rose,
Louis Chédid, 2006

Plusieurs firmes multinationales, notamment productrices de vêtements de sport ou de lingerie, se sont récemment retrouvées sur la sellette pour avoir utilisé une main-d'oeuvre enfantine dans leurs filiales situées en Asie du Sud. L'opinion publique occidentale s'en étant émue, la plupart des entreprises concernées se sont engagées à surveiller ces filiales de plus près pour faire cesser de telles pratiques. Ces sociétés ont également saisi l'occasion pour lancer des campagnes de communication de grande ampleur utilisant la lutte contre le travail enfantin comme un argument de vente.

Cette médiatisation du travail des enfants dans les pays du Nord a contribué à forger l'image dominante à ce sujet, celle d'enfants issus de familles très pauvres, contraints de travailler pour un salaire de misère dans des industries implantées en Asie du Sud ou du Sud-Est. Ce travail est alors perçu comme une exploitation empêchant leur scolarisation et leur fermant par là même toutes possibilités d'améliorer leur niveau de vie futur De ce fait, la lutte contre le travail des enfants, si nécessaire de manière coercitive, apparaît comme légitime et souhaitable.

Aux yeux de l'opinion publique occidentale, chaque pays devrait se doter de lois interdisant le travail enfantin ou instaurant une obligation scolaire, et lorsque l'on estime qu'un pays n'oeuvre pas assez en ce sens, une intervention extérieure est souvent jugée acceptable. Le gouvernement américain a, par exemple, introduit des restrictions en 1997 sur les importations des biens produits avec les pires formes de travail des enfants. Il envisage également d'interdire l'importation de tous les biens fabriqués avec du travail enfantin et menace de priver de certains avantages commerciaux les pays ne faisant pas assez d'efforts pour réduire les pires formes de ce travail (Trade and Development Act, 2000). Les ONG sont particulièrement actives pour sensibiliser les consommateurs des pays du Nord à l'utilisation du travail des enfants dans la production des biens qu'ils achètent. Il existe maintenant, notamment, un certain nombre de labels «sans travail des enfants» certifiant que les produits concernés ont été fabriqués par des entreprises n'utilisant pas de main-d'oeuvre enfantine. Une approche plus «multilatérale» a également été tentée : lors de la conclusion de l'Uruguay Round, en 1994, la France et les États-Unis ont, pour la première fois, proposé d'introduire une clause sociale prévoyant l'interdiction du travail des enfants dans les accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les pays en développement s'y sont fermement opposés et, depuis le lancement du cycle de négociations commerciales à Doha en novembre 2001, la question sociale n'a même plus été abordée.

Présentation de l'éditeur

LE TRAVAIL DES ENFANTS
Quelles politiques pour quels résultats ?
CHRISTELLE DUMAS et SYLVIE LAMBERT

Dans de nombreux pays du Sud, le travail des enfants est un phénomène de grande ampleur. Faut-il tenter de l'interdire, en faisant au besoin pression de l'extérieur sur les échanges internationaux de certains biens manufacturés ? L'impact d'un tel boycott sera-t-il nécessairement bénéfique pour les enfants ? Sinon, quels sont les autres types d'interventions possibles ?

Cet opuscule s'attache à restituer la réalité du travail des enfants dans le monde, parfois bien éloignée des clichés. Si l'on veut agir efficacement, il faut identifier correctement les enfants concernés et se demander quels seraient leurs activités et leur niveau de vie s'ils ne travaillaient pas. En discutant la pertinence des différentes politiques visant à réduire le travail enfantin, C. Dumas et S. Lambert suggèrent que la piste la plus prometteuse serait la mise en place de transferts de revenu conditionnels à la scolarisation des enfants.

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